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30/06/2010

Le polisario était une organisation terroriste

Le polisario un ancien mouvement rebelle sud marocain récupéré par l'Algérie et transformé en une bande de mercenaires était en réalité un mouvement terroriste. Les attaques terroristes menées par le "polisario" contre des bateaux de pêche, innocent, opérant entre le Sahara et l'archipel canarien en est le témoin. 
Des attaques par cette organisation terroriste ont ciblés durant les années 70 et les années 80 des espagnoles et iles canariens travaillant pour le compte de la société Fosbucraa à Laâyoune. Des attaques terroristes similaires ont laissés des milliers de victimes, orphelins et veuves parmi la population du sud marocain 
 
Las Palmas, 29/06/10- Les Canariens, victimes des actes terroristes du "Polisario", ont, "pour la première fois, obtenu une reconnaissance institutionnelle en Espagne", écrit le journal local La Provincia, qui s'est fait l'écho de la participation de l'Association qui représente ces victimes à une cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme, organisée dimanche dernier au Congrès des députés (Parlement) à Madrid, en présence du Roi Juan Carlos 1er et de la reine Sofia.

"Nous avons eu une présence et une voix", a déclaré la présidente de l'Association canarienne des victimes du terrorisme (Acavite) Lucia Jiménez, qui a pris part avec une trentaine de représentants d'autres associations à cette cérémonie organisée à l'occasion de la "Journée des victimes du terrorisme" (27 juin), la première après l'approbation en mars dernier de cette manifestation par le parlement, ajoute le journal.
Outre les Souverains espagnols, la cérémonie s'est déroulée notamment en présence de sénateurs, de députés, de plusieurs ministres et des présidents du Tribunal constitutionnel et du Conseil général du pouvoir judiciaire.
Selon le journal, le Roi Juan Carlos a encouragé la présidente d'Acavite à poursuivre la lutte, lui assurant que les victimes canariennes du terrorisme ne seront pas oubliées.
"Je connais la question", a dit le souverain à Mme Jiménez, journaliste de profession et fille d'un Espagnol victime d'un attentat à la bombe commis par le Polisario contre les employés de Fosbucraa en 1976.
Selon Mme Jiménez, les membres de quelque 300 familles des îles Canaries ont été victimes d'attaques terrorismes durant les années 70 et 80 contre des bateaux de pêche opérant entre le Sahara et l'archipel canarien ou contre les Canariens travaillant pour le compte de Fosbucraa à Laâyoune. 
Mme Jiménez déplore le mutisme "absolu" observé durant plus de 30 ans sur la situation des veuves, des orphelins, des blessés par bombes et des victimes de séquestrations et d'attaques armées du "Polisario". C'est pourquoi le fait de participer à cette cérémonie "est si importante", a-t-elle souligné.
"C'est un jour historique pour nous. Un grand jour, pour les familles des membres de l'équipage du bateau Mencey de Arona, cible d'un attentat qui avait fait 16 morts dont on n'avait retrouvé qu'un seul corps, ou pour l'équipage du Cruz Blanca, dont seuls trois ont survécu, ou encore pour les nombreux kidnappés ou blessés par les bombes posées" par le polisario, a-t-elle ajouté.

Mme Jiménez a dénoncé ceux qui présentent le Polisario aux Canaries et en Espagne comme un "mouvement de libération" alors que, en réalité, ses membres tuent à des fins obscures.

La présidente de Acavite avait mis le "polisario" dans le lot des organisations terroristes auxquelles l'Espagne a eu à faire face, au même titre que le Grapo et l'Eta, provoquant les protestations du représentant des séparatistes aux Canaries.

L'Acavite est une association créée en 2006 pour obtenir justice pour les familles des victimes des pêcheurs canariens tués et lutte également pour obtenir auprès de l'Etat espagnol et des organisations internationales et nationales une reconnaissance officielle de ces crimes, l'indemnisation des victimes et ayants-droit et la réparation des dommages. Elle réclame qu'on leur apporte un appui similaire à celui accordé aux personnes victimes des actes de l'organisation basque "ETA" ou d'autres groupes terroristes.

Les attaques du "polisario" contre les pêcheurs et les civils canariens lui avait valu d'être classé en Espagne parmi les "organisations terroristes" et ses représentants avaient été expulsés conformément à une décision prise par le gouvernement, dirigé à l'époque par Felipe Gonzales.

Les autorités espagnoles avaient expulsé le représentant des séparatistes à Madrid Ahmed Boukhari et fermé leurs bureaux en Espagne en 1985.

Cette décision avait été prise à la suite d'attaques terroristes commises par des éléments du "polisario" contre le chalutier canarien El Junquito et le patrouilleur de la marine espagnole "El Tagomago".

Le 20 septembre 1985, le chalutier espagnol avait été attaqué alors qu'il se trouvait dans les eaux internationales. Cette attaque s'était soldée par la mort d'un marin-pêcheur et l'enlèvement de six de ses compagnons, qui ont été conduits dans une prison des camps de Tindouf (sud de l'Algérie).

Le 21 septembre, un patrouilleur de la marine espagnole, qui croisait dans la zone à la recherche des marins d'El Junquito, avait fait l'objet d'une attaque à la roquette. Un soldat avait été tué et une cinquantaine d'autres blessés.

Ces deux attaques avait été précédées par plusieurs autres agressions meurtrières, revendiquées alors par le polisario. source: map

29/06/2010

Inauguration du port Tanger Med Passagers



Port Tanger Med (Fahs Anjra)- SM le Roi Mohammed VI, que Dieu l'Assiste, accompagné de SA le Prince Moulay Ismail, a procédé, mardi à Fahs Anjra, à l'inauguration du port Tanger Med Passagers, aménagé et équipé pour un investissement global de 2,2 milliards de dirhams.- Le nouveau port accueillera annuellement jusqu'à 7 millions de voyageurs dans les meilleures conditions de fluidité, de confort et de sécurité.- Tanger Med passagers, un vecteur décisif dans la dynamique des échanges entre l'Europe et le Maroc.- SM le Roi s'enquiert de l'avancement des travaux du chantier du port Tanger Med 2 . Après avoir dévoilé la plaque commémorative et coupé le ruban symbolique, le Souverain a visité les différentes installations portuaires, la zone d'inspection frontalière pour les véhicules légers et les autocars et la gare maritime réservée aux passagers piétons.Le nouveau port, doté de huit postes à quai, dispose d'une capacité d'accueil annuelle de 7 millions de voyageurs, 2 millions de voitures et 700 mille camions TIR. Il a été conçu pour accompagner, sur le long terme, le développement des trafics passagers et TIR, tout en assurant leur traitement dans les meilleures conditions de fluidité, de confort et de sécurité.Cette infrastructure portuaire d'envergure dispose 35 hectares de terre-pleins et s'appuie sur plusieurs espaces de supports situés dans l'immédiate proximité du port. Il s'agit d'une zone d'accès et d'inspection frontalière pour les trafics TIR (Gate 1) de 8 ha, d'une zone similaire pour les trafics passagers (Gate 2) de 6 ha, d'une zone d'accès et de régulation des véhicules légers (Gate 3) de 8 ha permettant de réguler le trafic en période de pointe (comprenant des guichets des compagnies maritimes, Fondation Mohammed V pour la Solidarité, etc...), d'une zone de régulation pour le trafic TIR de 3 ha située dans la zone franche logistique et d'une zone de régulation à Ksar Es-sghir.Le Gate 1, point focal par lequel transitent les flux des marchandises entrants et sortants, comprend 7 aubettes "export", 7 aubettes "import", deux scanners fixes de haute définition, deux détecteurs des battements de coeur (dispositif contre l'émigration clandestine), 3.000 m2 de bureaux pour les services de douane, de police et les contrôles phytosanitaires et 4.000 m2 de bâtiments de fouille.Cette zone d'accès TIR permet d'assurer le traitement de 140 camions par heure. Elle dispose également d'un centre d'une surface de 1.200 m 2 abritant les bureaux des différents opérateurs portuaires (agents maritimes, transitaires), des agences bancaires et des espaces de restauration et de soins.Quant au Gate 2, dédié aux passagers, il dispose de 6 postes d'enregistrement pour les passagers avec véhicules, 32 aubettes de contrô le de police pour les passagers avec véhicules permettant le traitement de 1.000 unités par heure, 6 aubettes dédiées au contrô le douanier des passagers, 2 bâtiments réservés à la fouille des véhicules, 6 bâtiments de contrôle pour les autocars, et une gare maritime réservée aux passagers piétons sur une surface de 4.400 m2.Cette gare abrite 8 guichets de compagnies maritimes, 2 bureaux de change, 2 agences de location de voitures, une unité médicale, deux cafés-restaurants, une superette et un kiosque à journaux.Elle comprend, en outre, 760 m2 de bureaux (Sûreté nationale, Douane, Fondation Mohammed V pour la solidarité et Autorité portuaire) et 1.750 m2 de locaux à usage commercial abritant différents services à lŒusage des passagers. Second port du complexe Tanger Med, le port passagers assure un accès portuaire complètement dédié au trafic ferry et roulier sans interface nautique avec les autres trafics de commerce (Tanger Med I et II).Le port Tanger Med passagers, dont les travaux de construction ont démarré en mai 2007, a nécessité la réalisation de deux digues de protection dŒune longueur totale de près de 2,5 km.Le bassin nautique, d'une superficie de 35 hectares, et le chenal d'accès, d'une largeur de 226 mètres linéaires, ont été conçus de manière à assurer aux ferrys un confort de navigation permettant de réduire le temps réservé aux manoeuvres portuaires. La sûreté au port Tanger Med passagers est gérée dans le cadre du système de sécurité du complexe Tanger Med, faisant partie du périmètre d'activité certifié ISO 9001 et de la certification ISPS.Le port Tanger Med passagers, doublant les capacités d'accueil sur le détroit, a pour vocation de construire un véritable pont maritime sur le détroit, vecteur décisif dans la dynamique des échanges entre l'Europe et le Maroc.A cette occasion, le président du directoire de l'Agence spéciale Tanger-Méditerranée (TMSA), M. Said El Hadi, a présenté à SM le Roi un ouvrage sur le complexe portuaire Tanger Med, intitulé "Emergence d'un nouvel acteur maritime mondial", et édité par l'Agence à l'occasion de l'inauguration du port passagers avec la contribution d'une pléiade d'intellectuels marocains.En marge de cette cérémonie, SM le Roi s'est rendu sur le chantier du port Tanger Med 2 pour s'enquérir de l'avancement des travaux de cet important ouvrage devant porter la capacité de traitement des conteneurs du complexe portuaire Tanger Med de 3 à 8 millions unités.Les travaux en mer ont en ainsi démarré au mois de mai 2010 conformément aux dispositions des contrats de construction signés le 17 juin 2009 lors de la cérémonie officielle de lancement des travaux du port Tanger Med 2.Le contrat remporté par le groupement d'entreprises formé par Besix, Bouygues Travaux publics, Bymaro, Saipem et Somagec, concerne la première phase du projet comprenant l'ensemble de l'infrastructure de base du port et la réalisation d'un des deux terminaux à conteneurs du port dans un délai de 50 mois.Le financement de la première phase du projet, totalisant un montant de 7,5 milliards de dh, a été finalisé.Le premier terminal à conteneurs du port Tanger Med 2, dont le concessionnaire est Marsa Maroc, est prévu d'entrer en service en juillet 2014. source: map

21/06/2010

Témoignages poignants à Bergame d'une délégation de Sahraouis marocain

Rome, 21/06/10- Une délégation de Sahraouis marocains représentant la société civile a livré, en fin de semaine à Bergame (nord de l'Italie), des témoignages poignants sur la réalité de la question dite du Sahara et sur les atrocités commises par les hordes du polisario à l'endroit de quiconque s'aviserait de contrarier leurs vils desseins ou de prétendre au plus élémentaire des droits.Dans leurs interventions au cours d'un séminaire consacré à la question du Sahara, les membres de la délégation ont, à travers leur propre vécu, mis à nu, à coups de détails, l'instrumentalisation du polisario par les gouvernants d'Alger et sa "véritable nature sanguinaire et éradicatrice.MM. Ghallaoui Sidati, ex-représentant du polisario en Italie, Lahcen Mahraoui, Professeur universitaire, membre du Conseil Royal Consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), et Mme Saadani Maa Alainine, acteur associatif et militante pour les droits de l'homme, ont accroché, par leurs témoignages, la nombreuse assistance constituée notamment d'élus, d'eurodéputés, de syndicalistes et d'universitaires, qui, souvent, n'a pu retenir son émotion, face à la dureté du propos et à l'atrocité du récit.Outre les liens historiques ayant toujours existé entre le Maroc et son Sahara, les interventions des membres de la délégation ont, durant ce séminaire tenu sous le thème: "Conflit du Sahara : passé, présent et perspectives", permis de jeter la lumière sur la genèse de la création du polisario du temps de la colonisation espagnole. Elles ont également éclairé l'assistance sur des épisodes dramatiques vécues par les populations séquestrées des camps de Tindouf et sur le rôle joué par le Polisario au service de visées hégémoniques sans rapport avec une quelconque prétendue " cause sahraouie".La délégation s'est appesantie, à cet égard, sur les affres endurées par ces populations et sur les tortures infligées à tous ceux qui oseraient se soulever contre la situation de dénuement à laquelle ils sont acculés au moment même où les dirigeants du Polisario, avec la bénédiction de leurs protecteurs, s'enrichissent, au vu et au su de tous, en procédant au détournement systématique des aides humanitaires acquises sur le dos .Les membres de la délégation se sont aussi attardés sur les tragédies familiales générées par les déportations forcées des enfants à des fins d'enrôlement militaire et le sort réservé aux récalcitrants qui sont soumis aux pires supplices dans la sinistre prison Rachid.La délégation a souligné qu'à l'opposé de cette situation infernale, les habitants des provinces du Sud jouissent des bienfaits de la quiétude, de la sérénité et de la prospérité et y bénéficient pleinement, à l'instar de leurs concitoyens dans les autres régions du Royaume, de la liberté de mouvement et d'expression.Les membres de la délégation ont formé l'espoir qu'il soit mis fin à l'impunité du Polisario et que des pressions soient exercées sur ce dernier et sur ses protecteurs pour la levée du siège sur les camps afin que les séquestrés puissent revenir à la mère patrie, le Maroc, et y goûter, eux aussi, aux bienfaits de la liberté et de la démocratie.
Ils ont, à ce propos, rappelé le retour de nombreux ex-dirigeants du polisario à la mère-patrie après s'être rendus compte de l'énormité de la supercherie nourrie par l'Algérie, ainsi que celui massif et successif d'habitants des camps de Tindouf qui, au péril de leur vie, bravent tous les dangers et les obstacles pour revenir dans leur pays auprès de leurs familles et proches.La délégation a, par ailleurs, mis en relief la pertinence du projet d'autonomie sous souveraineté marocaine proposé par le Royaume comme cadre de règlement à la question du Sahara, rappelant que les différentes résolutions adoptées par l'ONU en ont reconnu le contenu sérieux et crédible.Elle a, à cet égard, dénoncé le blocage imposé par l'Algérie à toute perspective de règlement en campant sur une position figée et désuète et en instrumentalisant une bande de séparatistes qui n'ont de volonté que celle qui leur est dictée par leurs protecteurs.Des documents, des témoignages et des correspondances authentiques établissant les fondements historiques de la marocanité du Sahara depuis le 17ème siècle ont été présentés, lors du séminaire, par M. Lahcen Mahraoui.Il a, de même, exposé des lettres de chefs de tribus sahraouies adressées à leurs Sultans marocains.La souveraineté marocaine sur le Sahara, a-t-il affirmé, a été aussi consacrée par des conventions et traités signés entre le Maroc et des puissances étrangères qui ont toujours fait appel aux Sultans pour protéger les activités de leurs citoyens au Sahara.M. Mahraoui a également passé en revue des témoignages et citations de grandes personnalités politiques étrangères de différentes nationalités, notamment françaises, anglaises et allemandes, prouvant la marocanité du Sahara et qui datent de la période allant du 17ème siècle au protectorat.La délégation de sahraouis marocains avait tenu, vendredi à Florence (centre de l'Italie), une rencontre avec des hauts responsables de la région de Toscane (centre) au cours de laquelle ses membres avaient également mis en évidence la réalité de l'affaire dite du Sahara et la pertinence du projet d'autonomie proposé par le Maroc.Cette rencontre s'était déroulée en présence notamment de Mme Maria Dina Tozzi, responsable de l'activité internationale au niveau régional, qui avait été déléguée par le président de la Région, M. Enrico Rossi.Les membres de la délégation, composée également de M. Yassine Belkassem, du réseau des associations de la communauté marocaine en Italie et de la fédération des Africains en Italie, s'étaient attardés, à cette occasion, sur les supercheries auxquelles le polisario et ses protecteurs ont recours pour tenter de faire croire à l'existence d'une prétendue "cause sahraouie" et sur les tromperies dont ils usent pour soutirer des aides qu'ils détournent par la suite à leur propre profit. source: map

10/06/2010

BigMat au Maroc

BigMat, se positionne en tant que leader dans le domaine de la grande distribution des produits et matériaux de construction au Maroc. 
Affiliée à la grande enseigne internationale BigMat, premier groupement européen de distributeurs de matériaux de construction, BigMat Maroc procure à ses clients, en plus d’une gamme complète de matériaux de construction de qualité tous corps d’état, un gain de temps substantiel, ainsi que le conseil technique, des commandes et des livraisons planifiées ainsi qu’une sélection des prestataires qualifiés.

BigMat Znata
Première étape d’un grand projet de développement dans les principales régions du royaume, BigMat Zenata est implanté sur une surface de 2 Ha au km 11 de la route côtière Casablanca - Mohammedia

Située entre Casablanca, Mohammedia et Benslimane, cette plate-forme est accessible par la route côtière et par l’autoroute et comprend : 

• 15 000 m2 de zone d’exposition et de vente dont 3 600 m2 couverts
• Exposition permanente de produit 
• Une centrale à béton de 800 m3/jour
• Une unité industrielle de préfabrication
• Un parking pour plus de 100 véhicules 

07/06/2010

Le « non-Maghreb » coûte cher au Maghreb

Le conflit du Sahara occidental représente toujours l’un des obstacles majeurs à une coopération indispensable entre le Maroc et l’Algérie, freinant les échanges régionaux qui pourraient se développer conjointement avec la Tunisie. Pourtant, une complémentarité existe entre les trois pays et, si elle était encouragée par l’Union européenne, une collaboration politique et économique aiderait à résoudre bien des problèmes de la rive sud de la Méditerranée. Par FRANCIS GHILES

A quelques kilomètres d’Oujda, capitale de la région marocaine de l’Oriental, le visiteur est confronté à une situation ubuesque : la route vers l’Algérie est barrée par des engins de travaux publics, quelques agents de sécurité déambulent et un calme étrange règne sur ce lieu qui devrait être un point de passage encombré entre les deux pays d’Afrique du Nord les plus peuplés. Ce silence reflète la mésentente entre Rabat et Alger depuis une génération. En revanche, plus au sud, à Figuig, les soldats algériens traversent tranquillement la frontière pour prendre un café dans le royaume, tandis que les Marocains rendent visite à leurs cousins républicains sans que personne ne trouve à redire à ces échanges familiaux.

Le « coût du non-Maghreb » peut se décliner selon des partitions différentes : énergie, banques, transports, agroalimentaire, éducation, culture ou tourisme. Le commerce entre Etats d’Afrique du Nord équivaut à 1,3 % de leurs échanges extérieurs, le taux régional le plus bas du monde. Deux conférences intitulées « Du coût du non-Maghreb au tigre nord-africain (1) » et un rapport du Peterson Institute (2) ont amplement mis en relief les avantages dont bénéficieraient les peuples d’une Afrique du Nord dont les frontières seraient ouvertes. Quand on réunit des chefs d’entreprise maghrébins, la plupart n’expriment qu’une envie, celle de pouvoir se déployer dans un espace qui transcende les divisions nationales.

Les pauvres comme les riches paient l’incapacité des élites à concevoir un projet commun. Alors que le monde connaît des bouleversements sans précédent depuis 1945, le Maghreb reste aux abonnés absents. Les pays de la région n’ont guère fait de propositions à l’Union européenne concernant leur place dans le processus de Barcelone (3). Seront-ils plus actifs vis-à-vis du « processus de Barcelone - Union pour la Méditerranée » ? Il est permis d’en douter (4).

Le Maghreb possède de nombreuses ressources : du pétrole, du gaz, des phosphates en abondance, une production agricole variée et souvent de qualité — mais un déficit croissant en céréales —, des paysages magnifiques qui attirent des millions de touristes étrangers chaque année. Sa population, peu âgée, dispose d’une qualification qui a fortement augmenté depuis les indépendances. La transition démographique — le passage de taux de naissance et de mortalité élevés à des niveaux sensiblement plus faibles — est acquise, mais des millions de jeunes continuent d’arriver sur le marché du travail — 50 % d’entre eux sont déjà au chômage. Remédier à ce déferlement exigerait, pendant deux décennies, un rythme de croissance plus élevé que celui de la Chine. Au vu de ces réalités, la perte des deux points de croissance que coûtent les frontières fermées représente un défi.

Tous les ans, des milliers de personnes se noient en Méditerranée dans l’espoir de travailler en Europe ; des diplômés s’expatrient — parfois l’équivalent de la moitié d’une promotion d’école d’ingénieurs — car ils trouvent peu de débouchés dans leur pays, où les oligarchies monopolisent trop souvent les bons postes pour leurs enfants. Huit milliards de dollars de capitaux privés fuient la région chaque année et s’ajoutent au stock existant, estimé à 200 milliards de dollars. On assiste à ce que l’ancien gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Abderrahmane Hadj Nacer, qualifie de « formation d’une bourgeoise moderne » hors des frontières du Maghreb.
Phosphates marocains, 
gaz algérien

Depuis la fondation de Carthage, sept siècles avant l’ère chrétienne, l’Afrique du Nord a su jouer de sa place stratégique et influer sur les affaires du monde : au XVIIe siècle, les flottes de Salé, d’Alger et de Tunis ont acquis leurs lettres de noblesse — plus d’Anglais résidaient au Maroc et en Algérie en 1660 que dans les colonies du Nouveau Monde, et les chefs d’Etat européens traitaient avec les dirigeants maghrébins sur un pied d’égalité (5). Aujourd’hui, le Maghreb doit faire face non seulement à sa désunion et à l’Europe, mais aussi à la planète entière.

Déclinons le coût du non-Maghreb dans le registre énergétique. L’Algérie est le troisième pourvoyeur de gaz pour l’Europe, après la Russie et la Norvège. Le Maroc détient près de la moitié des réserves mondiales de phosphates ; mais, pour les transformer en engrais, il faut de l’énergie, du soufre et de l’ammoniac, trois intrants dont l’Algérie dispose en abondance et à des prix très compétitifs.

Parmi les grands marchés d’engrais de l’Office chérifien des phosphates (OCP), on trouve l’Inde, le Brésil et la Chine. Un partenariat entre la Sonatrach algérienne, l’entreprise publique qui joue un rôle central dans l’industrie pétrolière nationale, et l’OCP pourrait faire du Maghreb la base de production d’engrais la plus compétitive du monde, entraînant dans son sillage de nombreuses entreprises de sous-traitance et des investisseurs des cinq continents, sans compter un nombre incalculable d’emplois.

En dehors des droits que le Maroc perçoit pour le passage du gaz d’Algérie vers la péninsule Ibérique, par le gazoduc Pedro Duran Farrell, aucune coopération ne lie les deux pays. Mieux, un nouveau gazoduc, le Medgaz, entrera bientôt en service et reliera directement l’Algérie à l’Espagne, alors même que les capacités du premier ne sont pas pleinement utilisées.

Examinons maintenant le coût du non-Maghreb dans l’automobile. Il ne viendrait à l’idée d’aucun dirigeant algérien de monter un fonds souverain (6), de profiter de la crise pour investir stratégiquement dans Renault ou toute autre entreprise internationale pour appuyer un transfert de technologie pourtant fort désirable. Acquérir une part du capital de Renault, négocier avec le Maroc pour faire du projet de Tanger — construction, d’ici à 2012, d’une usine produisant quatre cent mille véhicules par an — une entreprise commune avec la France et l’Algérie, qui y pense ?

Le refus total d’Alger d’envisager ce type d’investissement stratégique tient à deux raisons : une volonté de garder le contrôle absolu sur les ressources du pays, ce qui exclut toute transaction dont la réglementation obligerait à une certaine transparence et à l’application de règles prudentielles internationalement reconnues ; l’absence dans l’équipe gouvernementale de personnes ayant la capacité d’imaginer de tels scénarios. Les dirigeants marocains ne se mobilisent pas plus pour une telle coopération.

Le coût du non-Maghreb se mesure aussi dans le secteur de l’agroalimentaire. Longtemps, les pratiques restrictives de la politique agricole commune (PAC) ont dressé des obstacles à l’exportation des agrumes et tomates nord-africains en Europe. Désormais, leur libéralisation, la révolution dans les habitudes de consommation alimentaire des Maghrébins, les changements de stratégie des multinationales de l’agroalimentaire, la fin des subventions occidentales aux exportations de céréales et l’émergence, dans les trois pays, d’une génération d’entrepreneurs privés ambitieux se conjuguent pour bouleverser la situation.

Les échanges à l’intérieur d’un même secteur industriel — et l’agroalimentaire ne déroge pas à la règle — contribuent de manière substantielle à la croissance : la région maghrébine pourrait offrir un laboratoire de choix, d’autant plus que l’agroalimentaire est lié à un secteur gros employeur de main-d’œuvre. Il n’est que de regarder l’extraordinaire développement des exportations d’huile d’olive tunisienne et le partenariat entre sociétés tunisiennes et espagnoles dans ce secteur, la régénération de vignobles longtemps abandonnés, même en Algérie, pour saisir ce que des rapports modernes entre entreprises privées de la région et d’Europe peuvent apporter en termes de transferts de technologie, de marchés à l’exportation, de richesses.

Sans ouverture de ses frontières, comment utiliser de façon optimale les atouts dont cette région disposes ? Comment protéger ses richesses halieutiques et pastorales ? Comment optimiser l’utilisation des ressources en eau ? Comment la rendre moins dépendante des importations de céréales ? Les conséquences de la mondialisation génèrent des incertitudes croissantes : organismes génétiquement modifiés (OGM), changement climatique, coût de l’énergie, contrôle des pandémies. Dans un monde où le prix des denrées alimentaires croît, un Maghreb importateur net de céréales est menacé. Profiter des possibilités qu’offre la mondialisation tout en se gardant de ses effets négatifs est le défi qu’il doit relever pour aider les classes rurales pauvres : tout progrès du secteur agricole réduirait l’écart entre zones campagnardes et urbaines.

Le Maroc et la Tunisie exportent des produits alimentaires vers l’Europe et au-delà. Même en Algérie, l’investissement privé dans ce secteur croît rapidement. Tout cela contraste avec un volume d’échanges interrégionaux très bas — à moins que l’on ne considère le cannabis comme un produit agroalimentaire ! Les entrepreneurs privés maghrébins se trouvent tiraillés entre leur désir inassouvi de construire des partenariats, tant à l’échelle de la région qu’à l’international, et les défis qu’ils ont à relever pour y parvenir.

Dans ce secteur comme dans d’autres, si les Etats ne dégèlent pas leurs relations, le Maroc et la Tunisie continueront de développer leurs partenariats et exportations à l’international, et nombre de problèmes communs resteront sans réponse. L’absurdité de cette situation est d’autant plus grande que la culture culinaire du Maghreb et des pays de la Méditerranée est de plus en plus appréciée de par le monde. Cette culture commune, qui plonge ses racines dans l’histoire, ne pourra s’exprimer en termes de valeur ajoutée — investissements, production, emplois — qu’avec la construction d’entreprises à l’échelle du Maghreb et en coopération avec les multinationales déjà actives dans la région.

Pour conclure, ce qui frappe l’observateur, c’est le peu de cas que les élites maghrébines font de leurs nombreuses et talentueuses diasporas en Europe, en Amérique et au Proche-Orient, attitude qui contraste singulièrement avec celle de pays comme la Chine et l’Inde. Les pouvoirs ignorent cette formidable fenêtre sur le monde, ces jeunes qui sont autant de ponts avec l’extérieur. Les Marocains installés à l’étranger envoient chaque année dans leur pays d’origine un montant en devises deux fois plus important que celui des investissements directs étrangers ; ils possèdent 6 milliards d’euros en dépôt sur des comptes bancaires marocains, 38 % du total. Quand le Maroc, l’Algérie et la Tunisie demanderont-ils à leurs diasporas d’être les ambassadeurs de la modernisation de leurs pays d’origine ? Quand trouvera-t-on au Maghreb l’équivalent de The Indus Entrepreneurs (7), un réseau indien fondé en 1992 dans la Silicon Valley, et qui rassemble plus de douze mille membres répartis dans quatorze pays ?

Pour sa part, l’Europe reste frileuse : elle ne parvient pas à offrir des projets de partenariat ambitieux à ses voisins du Sud ; ses élites et ses médias cultivent trop souvent la peur de l’Autre, assimilé à l’islam radical. Elle a institué une politique de visas digne de Franz Kafka, qui entrave même la circulation des élites ; elle se refuse à voir que l’Afrique du Nord peut être, plutôt que le problème, une part de la réponse à ses propres angoisses, devant le vieillissement de sa population et la montée en puissance de la Chine.

(1) Tenues à Madrid en mai 2006 et à Barcelone en novembre 2007, www.toledopax.org

(2) « Maghreb regional and global integration : A dream to be fulfilled » (PDF), Peterson Institute for International Economics, Washington, DC, octobre 2008.

(3) Le processus de Barcelone a été créé en 1995, à l’initiative de l’Union européenne et de dix Etats riverains de la Méditerranée (dont l’Autorité palestinienne). Il s’agissait de mettre en œuvre un partenariat économique, politique et culturel entre les deux rives. L’effondrement des négociations de paix israélo-palestiniennes a bloqué les esquisses de coopération régionale. Le 13 juillet 2008 a été lancé, à l’initiative du président Nicolas Sarkozy, le « processus de Barcelone - Union pour la Méditerranée », mais il se heurte aux mêmes difficultés politiques. Lire Georges Corm, « Foire d’empoigne autour de la Méditerranée », Le Monde diplomatique, juillet 2008.

(4) La dimension sécuritaire de l’Union pour la Méditerranée a, il est vrai, suscité la méfiance de certains dirigeants du Maghreb.

(5) Cf. Nabil Matar, Turks, Moors and Englishmen in the Age of Discovery, Columbia University Press, New York, 2001 ; Europe Through Arab Eyes 1578-1727, Columbia University Press, 2009.

(6) Cf. Francis Ghilès, Omar Aloui et Guillaume Alméras, A l’horizon 2013. Un scénario incertain pour le Maghreb, Fondation du Centre d’études internationales de Barcelone (Cidob), juillet 2009.

(7) www.tie.org

Crise économique. L’exception marocaine ?


Le royaume peut remercier l’agriculture de l’avoir relativement protégé de la crise.


Si la récession qui plane sur l’économie mondiale semble épargner le Maroc, le pays a malgré tout été touché par
la crise. Explications.

“Le Maroc est l'un des pays à économie diversifiée qui ont le mieux résisté à la crise financière mondiale”, affirmait, le 12 mai, Dominique Strauss-Kahn, directeur général du Fonds monétaire international (FMI). Le royaume pourrait même retrouver rapidement un taux de croissance supérieur à 5%, selon le plus puissant banquier de laplanète. L’institution de Bretton Woods semble ainsi optimiste sur le cas Maroc alors que les économies européennes peinent à renouer avec la croissance. Mais le constat du patron du FMI est à prendre avec des pincettes. Certes, l’impact de la crise économique mondiale sur le Maroc a été limitée, mais le royaume n’en est pas sorti tout à fait indemne. En effet, après avoir été épargné dans un premier temps par la crise des subprimes, grâce à (ou à cause de) sa faible exposition au marché financier international, le royaume a subi, depuis le deuxième semestre 2008, les répercussions de la récession qui a rattrapé les économies mondiales. “Le Maroc a été touché via le canal des exportations, du tourisme et des transferts des Marocains résidents à l’étranger (MRE). Mais vu que notre économie n’est pas suffisamment intégrée, l’impact de cette crise a été relativement atténué”, explique Habib El Malki, économiste et président du Centre marocain de la conjoncture (CMC).

Sauvé par la pluie
L’impact relativement limité de la crise sur le Maroc ne relève donc pas tellement de la solidité de son économie. Possédant un système bancaire (trop) fermé, le pays a pu éviter le choc financier qui a frappé les marchés de capitaux à travers le monde. Mais ce n’est pas tellement un signe de bonne santé. “La crise a été ressentie proportionnellement au degré d’intégration du pays dans l’économie mondiale”, indique l’économiste Driss Benali. De même, le régime actuel de rattachement du taux de change a bien servi le Maroc. Les pouvoirs publics ont maintenu la valeur du dirham en ligne avec les paramètres économiques fondamentaux. Mais dans ce contexte difficile, le Maroc a surtout été sauvé par une campagne agricole exceptionnelle (105 millions de quintaux). Trop dépendant du secteur primaire, le Maroc a vu les aléas climatiques jouer en sa faveur. Sauf que l’on ne peut pas toujours compter sur une bonne saison. Cette année, d’ailleurs, la valeur ajoutée du secteur agricole risque de stagner. En effet, d’après les dernières données communiquées, la superficie semée en céréales a connu une baisse de plus de 8% due au retard des précipitations. Une pluviométrie qui a eu cette saison un effet désastreux sur les récoltes dans certaines régions, mais qui a également été bénéfique pour l’installation des cultures de printemps.

Ce n’est pas encore fini ?
En dépit de la lenteur de la reprise des économies des principaux pays partenaires du royaume, les indicateurs économiques du Maroc sont plutôt positifs. D’après la dernière note de conjoncture de Bank Al-Maghrib, la poursuite du redressement des activités non agricoles et la bonne tenue de l’agriculture se sont confirmées. L’enquête prévoit aussi une reprise de l’activité industrielle au niveau de l’ensemble des secteurs, à l’exception de celui du textile et du cuir qui peinent toujours à décoller. Autre bonne nouvelle, le déficit commercial a reculé de 7%, tandis que les recettes des MRE ont augmenté de 7,4%.
En revanche, les investissements directs étrangers (IDE) ne cessent de chuter, passant de 6,4 durant le premier trimestre 2009 à 2,4 milliards de dirhams en 2010. “Ce qui n’est pas un bon signe. Les IDE ont été un levier de croissance important pour le Maroc ces dernières années”, souligne Habib El Malki. Du coup, les prévisions de croissance sont revues à la baisse. “Si l’on prend en considération les intempéries, les récoltes et les retombées de la crise mondiale et européenne, le taux de croissance ne dépassera pas les 3 à 3,2%. Ce qui n’est pas si mauvais dans cette conjoncture. Même si une économie émergente doit être à 5 ou 6% de taux de croissance”, explique Habib El Malki.
Les pouvoirs publics ont essayé par tous les moyens de contrer les effets de la crise. Ainsi un comité de veille stratégique a été mis en place dès 2009 pour venir en aide aux secteurs en difficulté, notamment le textile et l’automobile. “Mais l’action du comité s’est limitée à des mesures à caractère conjoncturel qui ont réduit l’ampleur des effets de la crise, mais sans que cela ne se traduise par un plan stratégique qui jette les bases d’un développement englobant tous les secteurs”, indique le président du CMC.
Et la crise est loin d’être derrière nous. Les difficultés monétaires et budgétaires des économies de l’Union Européenne risque de se répercuter sur le Maroc. “La baisse de l’Euro se traduit automatiquement par une appréciation du dirham, ce qui n’est pas sans effet sur les échanges du pays. On suit de près ce qui se passe en Europe, qui représente 60% de nos exportations”, indique Nezha Lahrichi, présidente de la Société marocaine d’assurance à l’exportation (Smaex). Une donne qui risque d’aggraver la situation des exportations marocaines qui n’arrivent toujours pas à s’imposer sur les marchés internationaux. A titre d’exemple, à fin mars, les exportations du textile ont chuté de 35,5% pour les vêtements confectionnés et 28,8% pour les articles de bonneterie. “Dans ce contexte, la diversification des produits est une question cruciale. Il faut qu’on arrive à se positionner sur ce rééquilibrage économique”, souligne Nezha Lahrichi. Sauf que la faible compétitivité du produit marocain ne facilite pas les choses.
Bourse. D’une correction à l’autre
La place de Casablanca a certes été épargnée par la crise financière qui a rattrapé les bourses internationales, mais elle a connu une crise psychologique qui n’était pas facile à dépasser. Les institutionnels et organismes de placements collectifs en valeurs mobilières (OPCVM) sont devenus frileux. “Le marché financier marocain est très défensif. Ce qui fait qu’il réalise moins de bénéfices en temps de hausse et accuse moins de perte en temps de baisse”, explique Taha Jaidi, analyste à Atijjari intermédiation. La Bourse de Casablanca est entrée en correction à partir du troisième trimestre 2008. Les entreprises opérantes dans des secteurs dépendant des marchés internationaux, comme les mines et l’énergie, ont vu leurs cours dégringoler. De même, face à des incertitudes sur la baisse des prix de l’immobilier, les sociétés du secteur ont été touchées de plein fouet. Ces derniers temps, la Bourse de Casablanca est dans un trend haussier, boostée entre autres par la méga opération de fusion ONA-SNI. source: telquel

04/06/2010

Union sacrée contre Al-Qaïda



Les chefs de la diplomatie de sept pays de la bande sahélienne se sont réunis dans la capitale algérienne pour coordonner leurs efforts face à la menace djihadiste.

Alger, hôtel Sheraton, le 16 mars 2010. Une réunion de concertation sur la lutte antiterroristeentre les chefs de la diplomatie de sept pays sahéliens (Algérie, Burkina, Libye, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad) doit débuter à 9 heures. Les diplomates algériens chargés de l’organisation ont du mal à cacher leur appréhension tant le contexte est tendu. Alger et Nouakchott sont en froid avec Bamako depuis la décision du gouvernement malien d’élargir quatre membres d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour obtenir la libération de l’otage français Pierre Camatte. Rabat dénonce son exclusion de la conférence, ce à quoi Abdelkader Messahel, ministre délégué algérien chargé des Affaires maghrébines et africaines, réplique, tout en ironie : « J’ai consulté des manuels de géographie et je n’ai trouvé aucune indication laissant entendre que le Maroc avait une frontière avec le Sahel. » La junte de Niamey participe à sa première réunion de haut niveau depuis le coup d’État du 18 février. Un putsch qui a valu au Niger sa suspension des instances de l’Union africaine (UA).

Madrid et Rome, dont des ressortissants sont retenus en otages par Aqmi, sont très attentifs aux décisions prises, et si le Quai d’Orsay et le département d’État ont exprimé leur soutien à l’initiative d’Alger, Paris et Washington s’interrogent sur les contours de la nouvelle stratégie régionale de lutte antiterroriste, sur la place accordée au partenariat avec les Occidentaux et sur le statut de leader régional de l’Algérie, un interlocuteur « pas facile ». C’est donc dans un climat assez lourd que s’ouvre la conférence avec plus d’une heure de retard. Arrivé le matin même, Moussa Koussa, chef de la diplomatie libyenne, est reçu par le président Abdelaziz Bouteflika. Ce n’est pas le cas de son homologue mauritanienne, Naha Mint Hamdi Ould Mouknass. Présente à Alger depuis quarante-huit heures, elle n’a pas eu ce privilège.

Dispositif militaire transfrontalier

À l’ouverture des travaux, Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, précise qu’il s’agit de procéder à « une évaluation exhaustive de la situation dans la région, marquée par la persistance de la menace terroriste et ses connexions avec le banditisme transfrontalier, le trafic d’armes, de drogue et d’êtres humains ». Il appelle à une lutte sans concession et à une « loyauté sans faille » pour définir « une approche commune, en mettant en œuvre des mécanismes de coopération bilatérale et régionale dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité ».

À l’issue de la rencontre, le climat était nettement plus détendu. L’absence du ministre burkinabè, remplacé à la dernière minute par un collaborateur, est oubliée. Le ministre nigérien se félicite de l’accueil qui lui a été réservé et de l’oreille attentive que ses interlocuteurs lui ont prêtée. Quant à Moctar Ouane, chef de la diplomatie malienne, il est tout sourire. Il a été rassuré par les propos de ses hôtes algériens. « Les relations algéro-maliennes sont trop anciennes pour être fragiles », lui a répété le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, qui a offert un dîner aux chefs des délégations. Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Bamako ? « Une affaire de quelques jours », confie un diplomate algérien. Abdelkader Messahel, cheville ouvrière de la rencontre, est aux anges : le consensus est total, et la mise en œuvre de la stratégie régionale de lutte antiterroriste mise en branle.

En attendant la création d’un mécanisme spécifique, dont la naissance officielle est attendue lors du prochain sommet de chefs d’État à Bamako, annoncé en septembre 2007 et sans cesse reporté, les sept pays ont décidé de réunir à Alger les ministres de l’Intérieur. Cette rencontre, fixée à la première semaine d’avril, sera suivie, quelques jours plus tard, d’une réunion de concertation, toujours dans la capitale algérienne, entre les chefs d’état-major pour la mise en place d’un dispositif militaire transfrontalier. L’interdépendance entre la paix et le développement, ainsi que l’implication des populations locales dans la lutte contre la criminalité et le terrorisme ont été relevées par les participants. L’Algérie et la Libye, pays les plus riches de la région, se sont engagées à s’impliquer davantage dans le financement d’opérations de développement. En matière de projets structurants, le ministre algérien a rappelé que la route trans saharienne (Alger-Lagos) est quasiment achevée : « Sur les 4 600 kilomètres, il n’en reste que 200 à réaliser au Niger, pour un coût de 185 millions de dollars. Une réunion de bailleurs de fonds est prévue en avril, à Niamey, pour boucler le montage financier. »

Rendez-vous à Bamako

Malgré le succès de la conférence de concertation, les Algériens ont eu le triomphe modeste. Pas question de fanfaronner sur le statut de « leader régional » au détriment de la « Jamahiriya sœur », généralement peu partageuse en matière d’influence, en particulier au sein de la Communauté des États sahélo-sahariens (Cen-Sad), que dirige, depuis sa création, en 1998, le Libyen Madani al-Azhari. De même s’agit-il pour Alger de rassurer les « partenaires militaires » américains et français. Si les ministres de la région ont insisté sur « la primauté du principe de la responsabilité des États de la région et leur appropriation de la prise en charge des problèmes et défis » qui se posent au Sahel, il n’est pas question de tourner le dos au partenariat et à l’assistance technique des grandes puissances. « Oui, mais dans un cadre défini, insiste Messahel, sous le triptyque : formation, équipement et renseignement. » D’ailleurs, au moment où se tenait la conférence, des navires de guerre des marines algérienne et française étaient engagés dans des manœuvres communes au large de la baie d’Alger. Des exercices que l’on pouvait voir depuis la plage de l’hôtel Sheraton, au Club des Pins. Autre signe de la volonté algérienne de ménager ses partenaires : le soutien total à l’initiative du président malien Amadou Toumani Touré de réunir chez lui les sept chefs d’État. D’emblée, Mourad Medelci a placé la réunion d’Alger dans le cadre de la préparation du sommet de Bamako. « Cette rencontre, précise-t-il, est une seconde étape après celle qui nous a réunis, en novembre 2008, pour préparer la conférence de Bamako. »

Mais si les Algériens se sont voulus rassurants, ils sont demeurés intransigeants sur la criminalisation des versements de rançons aux preneurs d’otages, « l’une des voies de financement du terrorisme », selon Messahel. Ils ont obtenu des ministres présents que le communiqué final insiste sur la résolution de l’Union africaine et celle du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant sans équivoque cette pratique. Et, pour Alger, satisfaire une revendication en échangeant un terroriste contre un otage équivaut au paiement d’une rançon. Et si, au nom de l’élaboration d’une stratégie commune, les Algériens sont disposés à pardonner « le forfait » de Bamako, ils ne sont pas près d’accepter qu’il se reproduise. source: jeuneafrique

Commentaire: toute guerre contre Aqmi sera voué à l'échec sans la participation du Maroc.