Cette année, l’Aïd sera célébrée le mercredi 17 novembre au Maroc et dans d’autres pays musulmans. A 24 heures de la fête, nous avons fait une tournée dans des points de vente de haouli de Casablanca. L’effervescence est palpable même si certains consommateurs n’ont toujours pas fait leur choix. Reportage. À quelques heures de la célébration de l’Aïd El Kebir, moment où la consommation de viande augmente sensiblement, l’effervescence monte. Haouli, charbon, épices, fourneaux, rémouleurs… Le pays est en fête et cela se voit et se sent à des kilomètres à la ronde.
De Chiadma à Dar el Beida
Au quartier Hay Hassani, tous les 100m on retrouve un site de vente de moutons. Chaque année, Saïd, éleveur de profession, quitte son Chiadma natal pour écouler à Casablanca son bétail tout droit importé de cette petite localité.Ce travail, il le fait depuis plus de 20 ans et selon lui, il ne sait faire “que ça”. À 48 heures de la fête, les clients étaient encore hésitants, venant surtout pour tâter le terrain. “Depuis cinq jours que j’ai installé mes bêtes, il n’y a pas grand monde qui achète. Les clients regardent et marchandent beaucoup plus que l’an dernier et pourtant, j’ai revu mes prix à la baisse; chez moi, les moutons varient entre 2.300 et 2.800 DH”, confie Saïd. À quelques pas de Saïd, c’est Mokhtar, originaire de Sidi Mokhtar, dans la province de Chichaoua qui officie. Contrairement à Saïd qui vend à même la chaussée, Mokhtar loue le même garage depuis des années, dix jours avant l’Aïd. À 100 ou 200 DH près, les prix sont les mêmes et pas grand monde qui se bouscule au “portail”.
Beldi oulla Sardi
Hay Hassani toujours, notre ronde nous emmène cette fois-ci, dans un site agréé par l’État. Il s’agit de l’un des quatre points de vente installés par la chaîne de distribution Marjane. Notons que Metro également a adopté ce système de vente. La différence avec les autres sites dits “traditionnels”? C’est qu’ici, “la viande est vendue au kilo (ndlr: 46 ou 42 DH le kilo selon que le mouton soit Sardi ou Beldi) alors qu’à l’extérieur, on marchande par tête de mouton”, explique Mohamed Rizq, responsable du site d’opération Marjane de Hay Hassani. “L’autre différence, c’est que nous sommes en mesure de garantir aux consommateurs, une bonne qualité de viande parce nous avons un engagement avec les mêmes fournisseurs tout au long de l’année ce qui nous permet d’avoir une traçabilité de l’animal, de sa naissance à sa mise sur le marché en passant par son élevage”.Mohamed Rizq, responsable du site d’opération Marjane de Hay Hassani.
D’ailleurs, Saoud un père de famille que nous avons rencontré sur place, nous confie que c’est dans ce genre de site qu’il a toujours préféré acheter sa viande. “Je ne suis pas un fin connaisseur dans ce domaine alors, j’achète toujours sur les sites de Marjane car ici, cela me revient moins cher dans la mesure où la viande est vendue au kilo et comme cela, je ne risque pas de me faire arnaquer”, soutient-il.Saoud qui avoue d’ailleurs ne pas consommer de viande de mouton; s’il l’achète, “c’est pour faire plaisir à ses enfants”, lâche t-il.Par contre, Oum Douâa une mère de famille que nous avons interceptée au marché de Sidi Abderrahmane, tient à ses souks traditionnels. “Je ne prends jamais ceux de Marjane ou de Métro. Pour moi, l’Aïd est une fête traditionnelle et je perpétue les traditions de mes parents que je vais moi-même transmettre à mes enfants. Je viens, je regarde et lorsqu’une bête me plaît, je commence à marchander. C’est là tout le charme de cette fête”, clame t-elle.
Une fête charmante certes mais à quel prix pour les poches, la santé et l’environnement!
Voici en encadré, quelques recommandations annuelles, de l’Association marocaine de protection et d’orientation du consommateur.
Préserver votre environnement
La fête de l’Aïd-El-Kébir a la particularité de générer des déchets provenant du contenu stomacal des ovins, des parties non consommables du mouton, de l’échaudage de la tête, des pattes et de la peau. Pour éviter des “catastrophes”, il est nécessaire de: Encadrer les “échaudeurs” d’un jour qui s’installent dans les rues en exigeant d’eux le nettoyage sur place de l’espace public occupé. Préférer les fours et hammams qui ont l’habitude de procéder à cette opération. Mettre le contenu stomacal dans des sachets de plastique avant de l’enfermer dans les poubelles. Si vous gardez la peau du mouton salez-la et exposez-la au soleil.Reste que la meilleure façon de faire est d’égorger son mouton dans un abattoir.
Conserver votre viande
Laisser la carcasse suspendue dans un endroit protégé jusqu’au lendemain, pour que la phase de maturation des viandes s’installe, et commencer la découpe à l’aide d’un matériel propre et bien désinfecté.Les morceaux doivent être conditionnés dans des films en plastique alimentaire ou dans du papier aluminium.Congeler dans le congélateur domestique pour une conservation moyenne d’un mois (congélateur à une étoile), six mois pour un congélateur de deux étoiles et une année pour les trois étoiles (température à -18°C).Les techniques traditionnelles de conservation (guedide, khlii, mrozia, etc.) nécessitent des règles élémentaires d’hygiène et des techniques prouvées de préparation.
Ana Lopes et Reda Samie
source: http://www.aufaitmaroc.com/maroc/societe/2010/11/14/lembarras-du-choix
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