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07/01/2011

Driss Settat et Driss Benguerir



La ville de Benguerir est située dans la région Marrakech Tinsift El houez. La ville de Settat est située dans la région de la Choua Ouardigha.
Ces deux villes voisines ont des caractéristiques communes:
Toutes les deux sont situées dans régions agricoles.
La première est la ville natale du nouveau homme fort du Maroc: Fouad Ali El Himma
La deuxième est la ville natale de l'ancien homme fort du Maroc: Driss Basri

http://www.casabook.co.cc/2009/10/quelques-donnees-de-la-region-de_5291.html
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Benguerir sur les traces de Settat

L’autoroute de Casablanca-Marrakech n’a pas eu raison de Benguerir. La petite bourgade poussiéreuse est en train de changer de physionomie et même de vocation. La mutation semble irréversible et la feuille de route toute tracée. Mais Fouad City réussira-t-elle là où Basri Town a échoué ?

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Bienvenue à Benguerir. Les habitués de la traditionnelle escale, sur la route de Casablanca à Marrakech, seraient surpris par la métamorphose de cette petite agglomération rurale. La capitale de Rhamna change de visage, au point de rappeler étrangement sa voisine, Settat des années 90. Même entrée dégagée sur une grande artère, même agencement des bâtiments administratifs, même style architectural néocolonial, parsemé de quelques espaces verts. Mais aussi, forte présence des forces de l’ordre, toujours au garde-à-vous.
Cependant, si l’on a souvent reproché à Settat d’avoir soigné son accès principal au détriment des quartiers retirés, à l’abri des regards indiscrets, sous-équipés, surpeuplés, laissés quasiment à l’abandon, il semble que l’on ait réservé un tout autre traitement à Benguerir. Et si sa métamorphose saute aux yeux des quelques rares visiteurs, c’est que, depuis plus d’une année, la bourgade, célèbre pour la qualité de ses brochettes, fait l’objet de toutes les attentions. Au point que la capitale de Rhamna nourrit, aujourd’hui, d’autres ambitions que celles d’une simple halte routière.
Désormais, Benguerir caresse le rêve d’abriter une ville verte, rehaussée par une panoplie de projets structurants, et entend bien s’en donner les moyens. En l’espace de trois ans, depuis qu’un certain Fouad Ali El Himma en est devenu le député maire, la région a mobilisé pas moins de 1,7 milliard de dirhams destiné non seulement à la « ville verte » mais aussi à l’agropole, au parc international d’exposition, sans oublier la zone logistique et industrielle. Les projets de base sont aussi dans la feuille de route : éducation, santé, électrification ou encore adduction de l’eau potable. Cet ambitieux projet de développement intégré n’est pas sans rappeler celui qui devrait voir le jour à Benslimane, l’autre ville verte montante dans la région Chaouia Ouardigha.
1 médecin pour 7 000 habitants
Si l’on en juge par l’implication, ces derniers mois, des autorités locales, aux côtés de la fondation Rhamna pour le développement durable, présidée par Fouad Ali El Himma, et de l’OCP, premier employeur et bras financier de la région, il y a fort à parier que la nouvelle vocation de Benguerir se concrétise rapidement. Peut-être même avant celle de Benslimane pourtant mieux lotie sur les plans géographique et naturel... Désormais, la course est ouverte entre les deux agglomérations. Les Rahmanis croient à leur nouveau destin malgré de nombreux handicaps. Un taux de pauvreté de 16 % et de 30 % (!) dans la moitié de la région Rhamna contre une moyenne nationale de 9 %. Autre clignotant : 1 médecin pour 7 000 habitants contre 1 pour 2 000 pour le reste du pays. On s’attendrait à ce que le programme de développement de la région s’attaque en priorité à ces carences. Mais c’est loin d’être le cas. Dans la panoplie des projets, les infrastructures de santé et d’éducation sont relaguées au second plan, au profit du parc international d’exposition, de la cité des sports ou encore du « golf semi aride ». Des choix qui rappellent ceux qu’avait opérés Settat, deux décennies plus tôt.
Avec le recul, les équipements sociaux de la ville natale de Driss Basri n’ont pas bénéficié du même effort que les autres infrastructures de prestige comme le Royal Golf aujourd’hui à l’abandon, ou l’université calquée sur celle d’Ifrane et le club équestre.
Loin de tirer la leçon, Benguerir est en passe de reproduire les mêmes erreurs. « D’autant plus que la région souffre d’un déficit hydrique chronique et d’une pluviométrie de 200 millimètres par an à peine ! », relève un militant associatif. Certes, un programme de construction de 46 barrages collinaires d’une capacité totale de 65 millions de mètres cubes, cofinancé par l’OCP, est sur les rails. Mais il est censé avant tout subvenir aux besoins de la population locale… Il n’empêche que cette effervescence commence à attiser bien des convoitises. Aujourd’hui, Benguerir n’est plus à l’abri de la spéculation foncière.
La ville est en passe de se doter d’un plan d’aménagement urbain. Mais, pour autant, cela n’a pas empêché la flambée des prix des terrains ces derniers mois (ils ont été multipliés par 5 !) et les projets immobiliers de se succéder. Dans une région où l’activité industrielle et même agricole (en dehors de l’élevage) se fait encore rare et où le pouvoir d’achat reste faible, on se demande où sont les acquéreurs potentiels ?
De mystérieux investisseurs
Les habitants parlent de mystérieux investisseurs « étrangers », autrement dit non natifs de la région, qui se positionnent dans la perspective d’un développement rapide de la zone. Au moment de son décollage économique, Settat avait vécu un engouement similaire. Certes, un tissu de grandes entreprises y a vu le jour et a continué de prospérer en dépit des périodes difficiles qu’a traversées le site industriel de Settat. Parmi les sociétés pionnières, la zone compte encore aujourd’hui des fleurons de l’industrie comme Tavex, Cristalstrass, Roca, Beldin, Indusalim…Tous ont engagé des extensions et augmenté leurs effectifs.
Malheureusement, Basri Town attirera également des hommes d’affaires douteux, en quête d’avantages fiscaux, de lots de terrain bon marché, de conditions de financement attractives et surtout, de plus-values rapides, mais n’ayant aucune ambition réelle pour Settat. Nombreux sont ceux qui finiront par abandonner leur projet, laissant derrière eux des ardoises et une zone industrielle à l’agonie.
Quant aux procédures de liquidations judiciaires, elles sont si lentes qu’elles dissuadent tout nouvel investisseur potentiel. L’hôtel du Parc, à l’entrée de Settat, encore fermé de nos jours, en est une illustration.En définitive, la capitale de Chaouia Ouardigha mettra plus d’une décennie pour s’en remettre et se débarrasser de ses boulets. Face à l’émergence de nouveaux pôles régionaux, Settat met actuellement les bouchées doubles pour rester dans la course. Elle n’a eu d’autre choix que d’entamer un nouveau virage en favorisant le développement de nouvelles branches comme les BTP, l’automobile ou encore le tourisme rural.
Afin d'éviter de reproduire les erreurs du passé, les autorités locales de Benguerir gagneraient à emboîter le pas à Settat au moment où celle-ci a entamé sa mue. Elle s'est appliquée à sélectionner les promoteurs de projets en vue de privilégier l’implantation d’activités structurantes et la rationalisation du foncier. C’est sans doute l’unique voie pour pérenniser le développement régional. Benguerir réussira-t-elle à relever ce défi et à déjouer les pièges que Settat n’a pas su anticiper ? Nous aurions aimé le savoir. Hélas, en dépit de nos demandes répétées à la mairie et à la province, nous n’avons obtenu aucune réponse à ces questions...
Mouna Kably & Khadija El Hassani Photos Brahim Taougar
source: actuel.ma

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