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26/10/2010

Retraites: le Sénat adopte la réforme, la mobilisation sociale s'essouffle


Retraites: le Sénat adopte la réforme, la mobilisation sociale s'essouffle
La réforme des retraites est entrée mardi dans la dernière ligne droite de son parcours législatif, avec le vote définitif du texte au Sénat avant celui de l'Assemblée nationale mercredi, tandis que le mouvement de contestation semblait s'essouffler.

Le Sénat a adopté mardi la version définitive du projet de loi de réforme des retraites lors d'un vote solennel par 177 voix contre 151 après trois semaines de débats, avant son adoption définitive mercredi à l'Assemblée nationale, et tandis que la mobilisation sociale s'essoufflait.

C'est sur le terrain des grèves que le mouvement a accusé mardi matin un reflux certain, avec par exemple un taux de grévistes de 5,4% chez les cheminots, selon la SNCF, et 12,3% selon la CGT.

De même sur le front des carburants, la situation était à l'amélioration avec autour de "20 à 25%" de stations-service bloquées, selon Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip).

En outre, le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a fait état de la reprise du travail dans 5 des douze raffineries.

Toutefois, dans l'après-midi, les étudiants étaient appelés à nouveau à manifester partout en France. Manière de prendre le relais des lycéens qui ont déserté les cortèges pour cause de vacances de la Toussaint.

Dans la matinée, on comptait, selon les sources, entre 4 et 7 universités bloquées ou perturbées, sur 83 au total.

Dès le matin, une page paraissait sur le point d'être tournée, la tonalité générale des déclarations, qu'elles soient de l'opposition ou du gouvernement, allant dans le sens d'une décroissance du mouvement social.

"C'est une victoire à la Pyrrhus", a fait valoir Elisabeth Guigou (PS). "Je sens une rancune très forte dans le pays, violente dans l'expression verbale, je sens une colère, et celle-là elle demeurera, je sens une frustration de n'avoir rien obtenu", a prévenu François Hollande (PS).

"Aucun des problèmes n'est réglé, la réforme est rejetée par une majorité de Français" et "le problème, quoi qu'en dise le gouvernement, est devant nous", a renchéri Pierre Laurent (PCF).

Christine Lagarde (Economie) a parlé d'un "tournant" dans le conflit, tandis que Eric Woerth estimait que "ça ne sert à rien aujourd'hui de faire grève contre les retraites".

Côté Parlement, les sénateurs ont examiné le texte de compromis élaboré la veille avec l'Assemblée nationale. Pour le vote solennel prévu vers 16H00, les étudiants ont prévu de manifester devant le Sénat. Cette action, baptisée "monte le son du sonotone" par le syndicat étudiant Unef, a pour but de "se faire entendre des sénateurs".

Une fois voté au Sénat, le texte de compromis sera aussitôt transmis à l'Assemblée, où le vote solennel est programmé mercredi. Avec l'adoption des députés, le texte sera considéré comme définitivement voté par le Parlement.

Pour autant, la réforme ne sera pas encore loi. Les chefs de file des députés et sénateurs socialistes ont d'ores et déjà annoncé qu'ils saisiraient le Conseil constitutionnel d'un recours. Il faudra donc encore attendre la mi-novembre, selon les calculs de Raymond Soubie, conseiller social du président Nicolas Sarkozy, pour que la loi puisse être promulguée.

Plusieurs responsables de gauche, dont Cécile Duflot (Verts) et Pierre Laurent (PCF) se sont rendus à la mi-journée à l'Elysée pour demander que le texte ne soit pas promulgué.

Lundi soir, dans l'optique d'une "sortie de crise", le leader de la CFDT François Chérèque a proposé "une négociation sur l'emploi des jeunes et ses seniors". Une suggestion saluée dès mardi matin par Mme Lagarde et M. Woerth, et reprise en fin de matinée par François Fillon.

Après la promulgation de la loi, a dit le Premier ministres aux députés UMP, le gouvernement proposera "aux partenaires sociaux d'engager un dialogue sur l'emploi de jeunes et l'emploi des seniors"

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