Manifestation du 20 mars au Maroc

Le peuple donne un carton jaune aux gouvernants

Au moins 20.000 personnes ont battu le pavé dimanche 20 mars à Rabat à l’appel du mouvement du 20 Février. Aucune tendance n’était prépondérante, ce fut une marche de toutes les composantes du peuple marocain. Des hommes, des femmes de tous âges, des familles entières étaient là pour crier haut et fort leur refus de l’exclusion, de l’injustice, de l’impunité et du mépris du Makhzen.

A côté des citoyens lambda, il y avait de personnalités des mondes politique, associatif et même artistique. Ainsi, on pouvait voir Mohamed Achaari, ancien ministre USFP de la Culture, Ali Bouabid, Latifa Jbabdi députée USFP, la quasi-totalité des dirigeants du Parti Socialiste Unifié, les dirigeants de l’AMDH et même des artistes comme Latifa Aherrar.

“La marche d’aujourd’hui confirme l’aspiration des Marocains à la liberté et à la dignité malgré les tentatives de terreur et d’intimidation du Makhzen illustrées par la violence du 13 mars. Les gens ont transcendé leur peur et manifestent à l’appel d’un mouvement qui englobe en son sein toutes les composantes de la société marocaine”, a dit Khadija Riadi, Présidente de l’AMDH.

“La marche d’aujourd’hui est la confirmation de la capacité de mobilisation du mouvement autour de revendications légitimes. Aujourd’hui, le nombre de manifestants dépasse de loin celui du 20 février et nous avons reçu des nouvelles de mobilisations énormes dans une dizaine de villes. Le peuple marocain aspire à un changement radical susceptible de lui garantir le passage effectif et immédiat vers une démocratie, basée sur une monarchie parlementaire qui garantirait la justice sociale, la dignité et l’égalité de tous devant la loi.”

Mohamed El Aouni, Responsable de la Coordination pour une Constitution Démocratique

“Nous continuerons à militer jusqu’à ce que nos revendications soient prises en compte. Après le succès de la marche d’aujourd’hui, nous tiendrons des réunions d’évaluation pour décider des actions futures et engranger plus d’appuis populaires”, ajoute un membre du mouvement du 20 Février.

La foire aux slogans

Les manifestants ont fait preuve de beaucoup d’ingéniosité et de créativité en confectionnant pancartes et banderoles et en scandant unanimement des slogans contre l’impopularité du gouvernement, l’incapacité du Parlement, la corruption des dirigeants. Une voiture utilitaire, équipée de haut parleurs s’est improvisée “Radio Manif”, galvanisant la foule autour de d’un melting-pot de slogans contre Fouad Ali El Himma, Mounir El Majidi et son festival Mawazine, Ilyass El Omari, Mohamed Moatassim, PAM ou encore le clan El Fassi... “Assez de sacralités, plus de libertés” ont-ils scandé.

Une nouvelle fois, les manifestants ont fait preuve d’une grande maturité politique et ont donné une impressionnante leçon de civisme au Makhzen refusant ses méthodes policières d’un autre âge. Les manifestants ont donné un carton jaune symbolique au Makhzen et l’ont mis en garde contre le carton rouge, synonyme d’expulsion.

Ce processus de changement semble irréversible. Un Makhzen averti en vaut deux.

Younes Foudil

source: http://www.aufaitmaroc.com/actualites/maroc/2011/3/20/le-peuple-donne-un-carton-jaune-aux-gouvernants

Manifestation du 20 mars à Rabat: 
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Une bandrole réclamant une monarchie parlementaire et démocratique: