Un jeune Nigérian a tenté vendredi d'actionner un engin explosif dans avion de la compagnie américaine Northwest Airlines, qui s'apprêtait à atterrir aux Etats-Unis. Il a été maîtrisé par les autres passagers.
La catastrophe a été évitée de justesse. Un jeune Nigérian, qui affirme avoir des liens avec Al-Qaïda, a tenté vendredi de faire détoner un engin explosif à bord d'un avion de la compagnie américaine Northwest Airlines, avant d'être maîtrisé par des passagers. Un incident qu'un haut responsable américain a qualifié, sous couvert d'anonymat, de «tentative d'acte de terrorisme».
L'incident s'est produit vingt minutes avant l'atterrissage du vol 253, peu avant 12 heures (19 heures à Paris), à la fin d'un périple de neuf heures, selon les témoignages recueillis par les médias américains. Les passagers ont raconté avoir maîtrisé en quelques instants le suspect après avoir vu du feu dans l'appareil. «Il y a eu un boum, et tout le monde a été un peu surpris», a raconté l'un d'entre eux, Syed Jafry, interrogé par CNN.
«Après quelques secondes, il y a eu un peu de lumière, comme venant d'une flamme, et puis on a vu du feu, a précisé le passager. Les gens ont presque commencé à paniquer. Tout le monde s'est rué vers la zone (du feu) en essayant d'utiliser de l'eau, une couverture, un extincteur. (...) Tout le monde s'est impliqué». Et d'ajouter: «un jeune homme, trois ou quatre rangées derrière moi, s'est occupé du suspect. Il y a eu un peu de lutte. (...) Il l'a maîtrisé et l'a mis de côté avec l'aide de l'équipage, ils l'ont isolé. (...) Il était brûlé au deuxième degré».
«De la poudre explosive collée sur sa jambe»
L'auteur des faits, un Nigérian de 23 ans nommé Abdul Farouk Abdulmutallab selon plusieurs médias, a été arrêté après que l'appareil, un Airbus A 330 assurant la liaison entre Amsterdam et Detroit (nord des Etats-Unis), s'est posé avec ses 278 passagers. Certains journaux ont également indiqué que l'homme serait étudiant en ingénierie à l'University College London (UCL). Une information que l'UCL n'était pas en mesure de confirmer samedi.
L'incident a causé des blessures légères à quelques passagers, tandis que l'auteur de la tentative d'attentat a été plus grièvement brûlé. Ce dernier aurait en effet collé sur sa jambe de la poudre explosive, qu'il avait l'intention de faire sauter en la mélangeant avec un liquide contenu dans une seringue, a affirmé le New York Times.
L'homme a indiqué aux enquêteurs avoir acquis l'explosif au Yémen, où il aurait également reçu des ordres sur la date de l'utilisation de la poudre, a indiqué CNN, qui cite un document des services de sécurité. Mais l'hypothèse pour l'instant privilégiée par des responsables antiterroristes est qu'il ait agi seul. Toujours selon la même source, l'homme figurait sur une liste de personnes à surveiller. Il n'était toutefois pas considéré particulièrement actif, ce dont semble attester le fait qu'il ne lui était pas interdit d'embarquer à bord d'un vol pour les Etats-Unis.
Des mesures de sécurité supplémentaires dans le monde entier
Alors que son emploi du temps n'a pour l'instant pas été modifié, le président américain Barack Obama, en vacances à Hawaï, a aussitôt été informé et a donné l'ordre de prendre «toutes les mesures nécessaires» pour renforcer la sécurité aérienne. Les Etats-Unis ont ainsi demandé aux compagnies du monde entier de prendre des mesures de sécurité supplémentaires. «Les mesures supplémentaires s'appliquent dans le monde entier à tous les vols vers les Etats-Unis pour une durée indéterminée», ont précisé les services du coordinateur national contre le terrorisme (NCTB).
La police britannique a de son côté annoncé samedi effectuer des perquisitions à Londres dans le cadre d'une collaboration avec les autorités américaines, tandis que le Nigeria a ouvert une enquête, tout en promettant de coopérer avec les Etats-Unis. «Des mesures sont prises pour vérifier l'identité du suspect et ses motivations», a ajouté la ministre de l'Information du Nigeria, Dora Akunyili.
Si la sécurité à bord des avions américains a été considérablement renforcée après les attentats meurtriers du 11 septembre 2001, cela n'a pas pour autant empêché de nouvelles tentatives audacieuses. Le 22 décembre 2001, le Britannique Richard Reid avait ainsi tenté de faire exploser un vol Paris - Miami en dissimulant un explosif dans sa chaussure. Reid, qui se décrivait comme un terroriste lié à Al-Qaïda, avait échoué à allumer la mèche de son dispositif et avait pu être maîtrisé par l'équipage. Source: le figaro du 26/12/2009
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