Le projet de l’usine Renault, dont la pose de la première pierre doit avoir lieu ce vendredi, commence à prendre forme. «L’objectif de Carlos Ghosn est de construire une usine de véhicules à bas coût», précise d’emblée Jean-Claude Loffi, directeur des Achats de Renault-Maroc. «Les chaînes de production en Roumanie marchent à plein régime et le groupe a besoin d’un supplément de production», ajoute Loffi qui tient à rappeler que l’usine devra avoir une production dans une première phase de 200.000 unités par an. Ce mégaprojet nécessitera un investissement de 600 millions d’euros (soit près de 7 milliards de DH). Il sera situé sur un terrain de 314 ha, dans la zone économique spéciale de Tanger, et utilisera la plateforme portuaire de TangerMed. Le complexe consistera en une usine d’assemblage d’une capacité opérationnelle de 400.000 véhicules par an. A terme, le projet permettra à Renault de disposer d’un des complexes industriels automobiles les plus importants du bassin méditerranéen. Selon les dirigeants de la marque au losange, l’usine sera opérationnelle début 2012. A terme, la capacité de production devrait atteindre 400.000 unités par an, dont 10 à 20% seulement seront destinés au marché local. Le reste sera exporté vers l’Europe, l’Asie, l’Afrique et le reste du monde. L’un des objectifs du groupe est d’assurer une intégration au démarrage de l’usine d’au moins 50% au niveau du Maroc et de la région. Autrement dit, il s’agira de se fournir en équipements à monter sur les voitures d’au moins la moitié au niveau du pays même.A cet effet, Renault travaille d’arrache-pied pour accueillir différents équipementiers de premier rang à Tanger. Déjà, le câblage et les coiffes de sièges sont présents. Mais pour l’instant, aucun équipementier de rang 1 n’est installé au Maroc, annonce Loffi. Une situation qui devrait changer d’ici le lancement de l’usine de Tanger. «Faire venir des pièces de différents pays ferait biaiser les calculs», estime le directeur des Achats de Renault-Maroc qui intervenait lors d’un atelier dédié aux équipementiers automobiles en marge de l’Euromed Capital Forum. Selon le management, le constructeur est en train de favoriser des partenariats entre fournisseurs marocains et européens afin d’encourager les équipementiers non encore présents à s’installer. Mais les choses risquent d’être un peu plus difficiles que prévu au départ. «Un problème de volume peut se poser. En effet, 200.000 véhicules c’est insuffisant pour un équipementier», tempère Adil Rais, PDG de Plastex et de Siprof, entreprises spécialisées dans les pièces de friction pour automobiles. Un avis partagé par Hichem Elloumi, du groupe tunisien Chakira, principal fournisseur de câbles pour les fabricants de faisceaux de la région via Coficab. Dans un premier temps, Renault devra assurer un volume de démarrage et servir de catalyseur pour la relance de cette industrie au Maroc.D’autre part, le Groupe compte, afin de gagner en économies d’échelle, fournir ses usines ibériques à partir du Maroc. Mais il s’agira de trouver d’autres débouchés en attendant la montée en puissance de la production. Une piste serait, selon Rais, de viser non seulement le marché de la première monte, mais aussi celui de la rechange. Ce qui permettrait de dépasser le gap et d’atteindre un niveau de rentabilité optimale. A noter, souligne Renault, qu’un autre constructeur français chercherait à s’installer en Espagne. Il s’agit de Peugeot qui compte investir dans une usine de véhicules low cost et serait intéréssé par fournir ses installations à partir du Maroc. En attendant, les installations sont là. A la TFZ, ce sont 30 hectares de terrains qui seront prêts dès la fin de cette année. Ils ont été réservés dans le cadre d’une tranche dédiée aux équipementiers automobiles travaillant pour Renault, indique Omar Chaib, directeur commercial de la TFZ. Trente autres hectares seront disponibles dès le premier trimestre 2010. Et au port TangerMed, c’est un quai entier qui a été réservé à l’exportation des véhicules de la nouvelle usine. Situé dans l’enceinte de TangerMed I, il aura une capacité d’exportation de plus d’un demi-million de véhicules par an. (source:leconomiste) |
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29/10/2009
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