Les locaux du Journal hebdomadaire ont été mis sous scellé mercredi après une décision d'un tribunal marocain, a-t-on appris jeudi auprès de la publication dont le siège est à Casablanca.
Cette mesure intervient après que le tribunal de commerce de Casablanca a ordonné lundi la "liquidation judiciaire" de "Média Trust", société éditrice du JH - 18.000 exemplaires par semaine) jusqu'en 2003, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.
"Média Trust" a été condamné par la justice pour non paiement "d'importantes dettes" envers la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS), certaines banques et l'administration des impôts, a déclaré à l'AFP Me Abdelkébir Tabih, un avocat des créanciers du JH.
"Le JH ne paraîtra sans doute pas cette semaine parce que nous ne pouvons pas accéder aux locaux. Nous n'avons pas d'endroit où travailler", a déclaré à l'AFP un journaliste de la publication.
"Le jugement du tribunal de Casablanca est exécutoire sur le champ, sous le contrôle d'un juge commissaire et d'un syndic. Le montant des dettes dépasse les cinq millions de dirhams", a précisé Abdelkebir Tabih, un avocat de la CNSS et de la direction des impôts.
Selon Me Tabih, cette décision de justice concerne les dirigeants de Média Trust, mais elle porte aussi sur Trimédia, qui a remplacé la première et qui édite la publication depuis sept ans.
Selon Ali Amar, l'un des fondateurs du JH, l'application du jugement équivaut à une "mise à mort du Journal hebdomadaire".
"Il y a effectivement un endettement colossal de Média Trust. Mais je pense qu'il y a une véritable volonté de faire taire Le Journal", a-t-il dit à l'AFP.
"Il existe un projet de recomposition des médias au Maroc, voulu par le pouvoir, et dans ce projet la disparition du Journal est déjà programmée", a-t-il encore précisé. "Je ne comprends pas pourquoi la justice a exécuté un jugement contre une société (Trimédia) qui n'est pas concernée par l'endettement et qui édite Le Journal depuis sept ans", a conclu M. Amar.
Fondé en 1997, le Journal hebdomadaire est une publication indépendante. Les sujets qu'il a pu aborder ont brisé plusieurs tabous, notamment politiques. source: AFP : 28.01.2010
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