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06/01/2010

Projet de régionalisation La copie rendue en juin prochain

· Le modèle sera maroco-marocain 


· Le Sahara parmi les premiers bénéficiaires du modèle 


· Référendum pour une révision constitutionnelle?


C’est parti pour l’une des plus importantes réformes de deuxième génération! Le Souverain a installé la Commission consultative de la régionalisation dimanche dernier. Elle dispose de 6 mois pour lui remettre ses propositions. Des instructions ont été données au gouvernement et à toutes les autorités pour lui faciliter la tâche.
Aujourd’hui, la commission dispose d’une feuille de route tracée par le Souverain et déclinée lors de son discours en présence de l’ensemble de la classe politique à Marrakech. Ainsi, si la commission doit s’inspirer des expériences étrangères, elle ne doit en aucun cas copier le modèle espagnol, allemand ou belge. Il s’agira d’élaborer un système de régionalisation marocain, qui prend en compte les spécificités nationales et qui sera par la suite une référence au pays en développement.
Mais il faudra attendre le mois de juin prochain, date de la remise de la copie, pour voir comment tout sera articulé. On parle déjà de l’organisation d’un référendum pour la révision constitutionnelle. Une chose est sûre, les provinces du Sud seront parmi les premiers bénéficiaires de cette régionalisation avancée. Sur le plan international, le Maroc a fait son offre pour l’autonomie du Sahara marocain, actuellement sur la table du Conseil de sécurité. Il ne pourra pas attendre encore longtemps dans cet immobilisme voulu par l’Algérie et le Polisario. Rabat passe donc à la vitesse supérieure en lançant la régionalisation avancée pour aussi montrer le sérieux de sa proposition d’autonomie. Dans l’architecture institutionnelle attendue, quatre piliers fondamentaux. Le premier a trait à l’unité de l’Etat, de la nation et du territoire. Le deuxième veut la consécration du principe de solidarité. Attention à ne pas confondre avec une simple redistribution des compétences entre le centre et les régions. Troisièmement: l’adoption d’une large déconcentration dont la mise en œuvre effective sera indispensable pour une régionalisation judicieuse. Dernier pilier, la recherche de l’harmonisation et de l’équilibre des compétences et des moyens pour éviter les interférences et des conflits. 
En tout cas, le Souverain a placé la barre trop haut. Les membres de la commission consultative que préside Omar Azziman doivent être à la hauteur. Leurs profils sont diversifiés. En effet, la commission est composée notamment d’anciens ministres, de financiers, de chefs d’entreprises et de spécialistes de l’administration territoriale. Le tout agrémenté par une représentation régionale de ses membres. 
Pour le président de cette commission, la régionalisation recherchée devra consolider le processus démocratique et améliorer les relations entre l’Etat et le citoyen. Elle donnera surtout une impulsion au développement économique des régions qui seront libérées de beaucoup de boulets. D’ailleurs, lors des dernières élections régionales, certains partis politiques avaient anticipé en optant pour une nouvelle génération de présidents, en phase avec les défis qui attendent le pays. Des présidents bardés de diplômes supérieurs et d’expériences dans la gestion de la chose publique sont à la tête de certaines régions depuis l’été dernier. Demain, ces compétences à la tête de ces collectivités locales peuvent, mieux que d’autres, mettre en œuvre les nouvelles attributions de la régionalisation attendue. Valeur aujourd’hui, la région est une coquille vide, avec un président et les membres de son bureau pour la façade. Elle ne dispose ni de moyens matériels ni humains pour jouer son rôle dans l’animation de l’économie locale. Avec la mouture qui sortira des travaux de la commission, les attributions et les moyens financiers de la région seront incontestablement renforcés. 


Choix


Le choix de Omar Azziman à la tête de la Commission consultative de la régionalisation n’est pas fortuit. Ancien ministre de la Justice, il est d’abord ambassadeur du Maroc à Madrid depuis quelques années. Et à ce titre, il évolue dans l’environnement du modèle espagnol des régions autonomes. Il connaît les rouages institutionnels, les forces mais aussi les faiblesses de ce système politique. 
De ce côté, il pourra faire avancer le dossier et surtout éviter de perdre du temps dans certains détails. 


source: leconomiste

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